Nostalgia, Mario Martone
Mario Martone est un réalisateur peu connu en France bien qu’il ait réalisé une dizaine de longs métrages de fiction et des documentaires. Il est né à Naples en 1959 et son 1er long métrage, sorti en 1992, avait pour titre Mort d’un mathématicien napolitain. A propos de son identité napolitaine, il dit : « Être Napolitain, c’est une façon particulière d’être Italien. Notre ville est restée la même depuis la Grèce antique. Naples est une ville dans laquelle il y a une sorte d’abandon, un désenchantement qui peut subitement se retourner, se renverser, pour devenir un enchantement. »
Son intérêt pour la vile de Naples est donc profondément ancré chez lui et dans son film, comme dans celui de Rosi, la ville de Naples n’est pas seulement un décor mais un personnage à part entière. « J’étais fasciné par l’idée de faire un film qui ne se passe pas dans une ville mais dans un quartier, comme s’il s’agissait d’un jeu d’échecs. C’est pourquoi les rues, les maisons ou les personnes qui apparaissent dans le film sont toutes du Rione Sanità (…), (un quartier populaire situé au nord de la ville)
J’ai invité les acteurs et l’équipe à s’immerger dans ce quartier comme s’il s’agissait d’un labyrinthe et à ne surtout pas craindre de s’y perdre. Caméra à l’épaule, nous en avons parcouru les rues comme s’il s’agissait d’un film documentaire. »
Pourtant, il a choisi comme acteur principal de son film non pas un Napolitain, mais un Romain, Pierfrancesco Favino, que l’on a pu voir dans le rôle principal du film Le Traître, de Bellochio. Le réalisateur justifie ce choix par le fait que le personnage du film est un napolitain qui retrouve sa ville après une très longue absence, donc quelqu’un qui n’a plus de repères dans cette ville et qui lui est devenu étranger.
Le film est tiré d’un roman paru en 2016, écrit par Emmanu Rea, auteur également napolitain.
Je vous laisse vous plonger dans un Naples plus contemporain que dans le film précédent.