Sébastien MARNIER, né en 1977, a grandi en Seine Saint Denis à la Courneuve dans les logements sociaux de la Cité des 4000. La famille, nombreuse et viscéralement communiste, subit un choc lorsque la mère, à 60 ans, découvre qu’elle a un père richissime.
Sébastien étudie les Arts appliquées, dessin et peinture, puis obtient une licence de cinéma à l’Université Paris 8. Puis il se livre à un travail universitaire autour des films de genre, et en particulier les films pornographiques dont le succès commence à la fin du 19ème siècle et au début du 20ème.
C’est alors que « Le Forum des Images » lui commande la réalisation d’une compilation de petits films « alléchants », à projeter dans les salles d’attentes des bordels de luxe. Le succès est tel, que Sébastien réalise un nouveau film « Polissons et Galipettes ». Et vous serez sans doute étonnés d’apprendre qu’il sera sélectionné par le Festival de Cannes 2002 dans la catégorie « Quinzaine des réalisateurs », suivi d’une sortie en salles.
Il réalise ensuite, après une période de petits boulots alimentaires, une série pour Arte « Salaire net et monde de brutes ». Il se reconvertit ensuite en journaliste de mode, écrit un roman « Mimi » au souffle délirant, et un autre, « 4 », écrit à 8 mains avec 3 copines. Il fait du théâtre avec Marianne James et tout cela est accueilli par une Critique enthousiaste.
En 2015, il revient à ses premières amours, le cinéma, et réalise « Irréprochable » avec Marina Foïs et Benjamin Biolay, « l’Heure de la Sortie » avec Laurent Lafitte, puis son 3ème film « L’ORIGINE DU MAL ».
Sébastien Marnier est imbibé de cinéma, il s’amuse à le fabriquer, il travaille le son, il joue avec les images et les couleurs, avec les nouvelles techniques, split screens, nom anglais des écrans divisés, avec les lentilles anamorphiques pour déformer les images. Il veut donner du spectacle aux spectateurs et vous pouvez trouver dans ses films des clins d’œil à ses illustres prédécesseurs de toutes les époques et de tous les pays. Dans « l’origine du Mal » vous reconnaitrez entre autres des emprunts qui vont de Billy Wilder à Chabrol en passant par Bunuel.
Et Sébastien Marnier va vous faire découvrir autrement 4 acteurs que vous connaissez très bien : un Jacques Weber extraordinaire de « monstruosité caressante », une Dominique Blanc géniale en Gloria Swanson téléportée du grand cinéma hollywoodien des années 1950, une Laure Calami autre que la femme « nature et solaire », et une Suzanne Clément d’une étonnante brutalité. Et il y a aussi « La Villa », que le réalisateur avait découverte en 2018 et qui lui avait laissé un souvenir tel qu’il l’a immédiatement recherchée pour être le décor central de « l’origine du mal ».
La musique est de l’auteur compositeur chanteur Pierre Lapointe , qui n’est pas rompu à l’exercice de la musique de film, et il n’hésite pas à « secouer les genres » !
Vous allez voir un film baroque, réjouissant, et qui peut aussi vous offrir une méditation cruelle sur le genre humain.
Marion Magnard