Blandine Lenoir débute sa carrière cinématographique un peu par hasard dans le rôle de la fille du boucher dans Carne et Seul contre tous de Gaspar Noé. Elle a alors 15 ans et se rêve déjà réalisatrice.
Elle interprète ensuite régulièrement des rôles sur grand écran ou à la télévision. Elle est la principale du collège dans La vie scolaire de Grand Corps Malade et joue dans les séries comme Maigret ou boulevard du Palais.
L’idée de devenir réalisatrice la conduit à occuper différents postes techniques sur des tournages. Ainsi, elle est costumière chez Arnaud des Paillières, décoratrice chez Philippe Lioret, en charge du casting chez Serge Lalou…
Elle commence la réalisation à 25 ans par un court métrage intitulé Avec Marinette. Son dernier film Annie colère avec Laure Calamy et Zita Hanrot nous a plongé dans le combat pour la législation de l’IVG.
Blandine Lenoir est foncièrement féministe et aime créer des comédies.
L’univers de Juliette au printemps est inspiré de la bande dessinée de Camille Jourdy Juliette : les fantômes reviennent au printemps. C’est la première fois que Blandine Lenoir adapte une œuvre littéraire à l’écran. Il faut dire qu’elle a été véritablement séduite par l’histoire qui aborde de nombreux sujets : la dépression, la famille avec la place qu’on y occupe, l’amour, l’amitié, la sexualité… Elle parle aussi des secrets de famille et plus particulièrement des non-dits et des difficultés de communication. Les personnages et la complexité des rapports humains chez Camille Jourdy sont longuement travaillés. Rien de surprenant si je vous dis qu’elle met en moyenne 3 à 4 ans pour composer une BD.
Plus encore que l’histoire de cette famille et des personnages, Blandine Lenoir a eu un vrai coup de cœur pour les dessins des scènes d’amour sensuelles et joyeuses qui montrent des corps normaux loin des stéréotypes cinématographiques et qui évoquent l’esthétisme d’Aristide Maillol ou de Botéro.
Blandine Lenoir commence à co écrire le scénario avec Maud Ameline. Elle reprend des séquences entières de la BD et fait quelques adaptations comme de donner le métier d’illustratrice à Juliette ou lui choisir un père plus tendre.
Puis elle travaille l’écriture des dialogues avec Camille Jourdy qui, dans le film, va prêter sa main à Juliette lorsqu’elle dessine, manière de montrer à l’image l’univers graphique de l’autrice.
Au montage Blandine Lenoir a voulu préserver un équilibre entre humour et émotion.
Et les acteurs me direz-vous ? Eh bien je ne vous dirai rien sur la brochette d’acteurs remarquables qui sert ce film ni sur la participation animalière. Je vous laisse la primeur de les découvrir. Si juste un chiffre : 91 pour le nombre de printemps de l’actrice la plus expérimentée !
Doris Orlut