« Quand tu seras grand « d’Andréa BESCOND et Eric METAYER
1er juin 20023 -_ Présentation Marion Magnard
Il y a 5 ans, la danseuse et actrice Andréa BESCOND et son compagnon Eric METAYER, metteur en scène, ont réalisé le film « Les chatouilles », pour exorciser un drame intime vécu par Andréa dans son enfance.
Andréa et Eric se sont ensuite séparés, mais restés très complices, sont allés voir ensemble, accompagnés de leurs deux petits garçons, la grand-mère d’Andréa placée dans un EPHAD en Bretagne. Et ils sont alors frappés de voir comme les résidents qui leur apparaissaient complètement amorphes, reprennent vie dès qu’ils voient les enfants.
Andréa et Eric ont alors l’idée de faire ensemble un film choral, réunissant en un même lieu les soignants, qui travaillent dans des conditions très difficiles et qui sont souvent très attachés aux résidents, ceux-ci qui se sentent souvent surnuméraires et même superfétatoires, et des enfants eux aussi pas toujours assez aimés et écoutés. Car Andréa n’a pas oublié comment ses propres parents n’ont pas su entendre sa détresse quand elle était enfant.
Andréa apparait peu dans le film, chargée de gérer de nombreuses contraintes logistiques, notamment dues aux horaires à respecter en raison des âges des acteurs, ( pas plus de 4 heures par jour pour les enfants). Eric METAYER joue le directeur de l’EPHAD, volontiers cynique. Vincent MACAIGNE est parfait en soignant empathique et généreux. Le personnage joué par Aïssa Maïgo a été inspiré aux réalisateurs par les ATSEM de l’école de leurs enfants. Quant aux résidents de l’EPHAD, au sortir d’un confinement pour Covid particulièrement rigoureux et cruel dans ces établissements, ils étaient très motivés, et il leur arrivait, quand un comédien professionnel butait sur son texte, de s’exclamer « c’est quand même pas compliqué ! ».
Les enfants (dont Yannick Brieux joué par Kristen Billon, choisi pour ses qualités de skateur et parce qu’il était du même village breton que la grand-mère d’Andréa) recrutés sur vidéos, se sont entraînés dans différents ateliers et ont vécu ensemble pendant tout le tournage ce qui a créé une jolie complicité entre eux.
Le musicien ROB mêle les nappes musicales du synthétiseur à la flûte et aux instruments celtiques anciens, dans un thème un peu mélancolique.
Certains critiques ont parlé d’un excès de bonté et de bonne humeur, d’autres soulignent un réalisme tendre à la Ken Loach, une critique malicieuse de l’Education Nationale et des institutions. Et le film ne craint pas de montrer le grand âge, les corps vieillissants et la mort sans tabou.
Quant aux deux réalisateurs, ils souhaitent qu’après la projection du film, les spectateurs aient envie d’aller voir leurs proches jeunes ou vieux, et de leur dire qu’ils les aiment.